Saphirnews : Comment présenteriez-vous cet ouvrage au public ?
Nicolas Senèze : Il s'agit d'un dictionnaire. Il adopte une approche interreligieuse sur les fêtes qui rythment la vie des croyants. Au départ, nous voulions ajouter un calendrier mais les fêtes musulmanes n'ont pas de dates fixes, donc l'approche dictionnaire était la plus appropriée. Peut-être un calendrier interactif en ligne pourrait être ajouter.
Avez-vous trouvé une sorte d'« anthropologie commune » à ces fêtes ?
Par rapport aux autres religions, les trois grands monothéismes présentent un Dieu qui intervient dans l'histoire. Et même si la vision de Dieu est différente, il n'y a qu'une seule et même façon de le célébrer. Il faut baliser des temps forts, au delà des différences de rites et de théologie.
Dans quelle optique avez-vous écrit ce livre ?
N. S. : Il a été fait dans une optique pédagogique. Pour les juifs et les chrétiens, il aide à retrouver le sens de ces fêtes, au-delà de certaines dérives commerciales. Pour les musulmans, cela peut les aider à comprendre les célébrations qui rythment leur vie et en expliquer le sens spirituel.
Comment ce livre peut-il se mettre au service du dialogue interreligieux ?
N. S. : Ce dialogue ne peut avoir lieu que si l'on se connaît bien. Connaître l'autre, c'est le comprendre et éviter les contresens. Il est aussi intéressant que les personnes puissent expliquer le sens de leur réjouissance. Par exemple, on compare souvent le Carême avec le Ramadan musulman. Or, souvent, on passe à côté des véritables significations de ces fêtes. Ainsi, le Ramadan ne peut se comprendre juste par le jeûne du lever au coucher du soleil, il présente également une dimension de partage et de charité. De même, le Carême est avant tout une préparation à la fête de Pâques et il véhicule les mêmes valeurs.
Quelles différences avez-vous trouvées entre les religions au sujet des fêtes ?
N. S. : Le livre paraît en France dans une culture imprégnée de christianisme. Cela permet de donner une signification aux fêtes chrétiennes pour les fidèles d'autres religions vivant dans notre pays. Par exemple, on oublie souvent que la fête de Halloween est, avant tout, la fête des morts avec la Toussaint. Dans le livre, j'inclus également la Saint-Valentin comme la célébration de ce Saint.
A partir de là, chaque jour peut être une fête...
N. S. : D'une certaine façon, oui. Mais si chaque Saint a une journée de fête par an, il s'agit d'abord d'une invitation à se tourner vers Dieu. Le Saint n'est qu'un témoin, il indique la direction à regarder.
* Les Fêtes de Dieu, Yahweh et Allah, Nicolas Senèze, Philippe Haddad et Kamel Meziti, édition Bayard Presse, 2011.
* Les Fêtes de Dieu, Yahweh et Allah, Nicolas Senèze, Philippe Haddad et Kamel Meziti, édition Bayard Presse, 2011.